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Une tourterelle fait mon printemps

Publié le

Une tourterelle fait mon printemps

C'est Pâques et je n'ai pas eu de chocolat. Pourtant , j'ai bien mes deux bras. Qu'importe, j'ai eu un bien plus beau cadeau que cela : une tourterelle est venue pondre un œuf sur le bord de ma fenêtre ! Un lundi de Pâques ! Si c'est pas un phénomène de synchronicité ça, je me coupe l'autre sein !

Oui, une tourterelle. Non pas que je sois calée en "zozioteries" mais internet, véritable bouillon de culture, il faut bien l'admettre, me l'a appris. Elle est grise avec une ligne noire au niveau du col. J'ai vérifié, c'est bien cela. Plus précisément, il pourrait s'agir d'une tourterelle turque ; voilà qui arrange bien ma mythologie personnelle car cette dernière, native d'Inde, contrairement à ce que son nom pourrait indiquer, me rappelle au bon souvenir du bouddhisme dont je tâche, actuellement, de tirer certains enseignements.

Moi, je vois de la synchronicité partout ; cela me donne des perspectives spirituelles qui m'apaisent. Attention, spirituel ne veut pas dire "religion" car je reste encore très hermétique à la notion de culte et de croyance religieuse. Tout du moins, aux dogmes prônés, prêchés par l'homme. Ainsi, je voyais ce midi une interview de l'abbé Grosjean sur Canal+, chantre de la Manif pour tous, qui, sous couvert d'une rhétorique qui se veut moderne, reste avant-tout, selon moi, le chantre d'une "philosophie" réactionnaire, qui prêche l'abstinence sexuelle et continue de poser l'homosexualité comme une anomalie. Conseil à un jeune qui aurait des envies "surnaturelles" avec sa fiancée, de la part de l'abbé Grosjean ? Aller faire l'amour dans un kebab car l'odeur de la frite enlèverait toutes les envies. Non mais je rêve ! Pourquoi pas battre une omelette avec son sexe !

Je ne suis pas prête à me réconcilier avec la religion catholique - entre autres - tant que ses émissaires tiendront des discours de ce type. Pourtant, j'entends dans l'enseignement de Bouddha qu'il va falloir que j'identifie ma colère face à ce que je considère comme de l'"hérésie croyante contaminante". Ça va pas être facile. Ça c'est clair.
Pourtant, pour ce qui est du chemin personnel, j'ai beaucoup évolué. Et bien que je n'en sois qu'aux balbutiements, je pense que tout un chacun, même "incroyant" de base, peut tirer de la philosophie bouddhique, quelque enseignement non négligeable pour effleurer le bonheur. Ainsi, concernant mes excès de colère (tout aussi tranchants que mes excès de bonheur !), j'essaie (mais je n'y parviens pas souvent) de les réfréner et de me poser la question : pourquoi me mets-je en colère à cet instant précis ?
Ça, sauf erreur de compréhension de ma part, je le tiens de ce séminaire bouddhiste auquel j'ai assisté il y a de cela 15 jours. C'était en compagnie de Lama Shérab Kunzang, une femme qui m'a beaucoup apporté, en termes de questionnements. Pour les réponses, il va falloir attendre encore un peu.

Les enseignements bouddhiques sont extrêmement compliqués. A priori. Car il y a beaucoup de codes, beaucoup de notions qui peuvent paraître abstraites pour ne pas dire absconses pour la néophyte que je suis. Mais, je me donne le droit de résumer les choses de façon très simplistes, histoire d'ancrer un peu maladroitement le début de mon chemin, en disant que Bouddha prône la connaissance de soi-même comme une valeur qui permet, ensuite, de tabler sur un bonheur plus global, avec ses congénères. En gros, il ne suffit pas de vouloir balayer devant la porte des autres pour faire un coup de propre (même si cela part d'une intention noble) si l'on vit soit-même derrière un seuil maculé. La connaissance de soi, la meilleure maîtrise de ses émotions négatives (et chez moi, mon frère, tu n'as que l'embarras du choix), c'est emprunter un chemin vers la sérénité qui, à terme (dans 40 ans peut-être...), pourra rayonner, en somme, sur son entourage. Et ainsi de suite. En gros, Bouddha dit que prendre soin de la pomme, c'est permettre au panier rempli de pommes, de ne pas pourrir. Ouais, fastoche comme raccourci mais j'voudrais bien vous y voir...

Bref, je ne vais pas m'emberlificoter d'avantage dans des explications dont je ne suis pas vraiment sûre ; une chose que j'ai, il me semble, bien captée, c'est que la méditation est un outil majeur pour prendre "conscience de soi" ; l'étude des textes ou l'écoute des enseignements sont des pistes de réflexions qui mèneront, peut-être, à la connaissance et qu'en termes de comportements, se demander déjà "pourquoi j'agis comme cela?" permet de s'analyser et d'aller vers une forme d'éveil. Pragmatique, j'économise mes séances de psychanalyse et m'arme, pacifiquement, de ma bonne volonté pour continuer de partir à ma recherche. J'ai encore bien du pain sur la planche et avoir du pain, c'est déjà la garantie de pouvoir se nourrir. Pas si mal.

Mais revenons à nos plumes ! C'est Pâques et une tourterelle turque a choisi ma maison pour venir procréer. Quel joli symbole, vous ne trouvez pas ? Moi qui ferai demain ma 20è séance de radiothérapie (sur 25, chic, bientôt la quille), qui ne déplore jusque là pas de gros bobos et qui recouvre gentiment une forme presque "normale". Moi qui consacre mes pensées du moment à un ami qui va recevoir cette semaine une greffe de moëlle osseuse et à qui je dédie ce bel œuf comme le symbole de cette nouvelle vie qui va emplir son corps d'homme et lui rouvrir les portes du bonheur et de l'avenir. J'y crois dur comme le fer rouge qui aura marqué à jamais nos corps malmenés par la maladie. Mais qu'importe, les cicatrices sont des témoignages de la vie ; elles racontent les nôtres, nous rappellent à jamais combien l'instant présent est précieux, combien il faut se réjouir des petits bonheurs simples. Bon allez, j'arrête là. Je vais finir par devenir lyrique ! Joyeuses Pâques !

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P
http://www.youtube.com/watch?v=R8976fuIqCo
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M
Coucou Doris,<br /> Ce message pour te rappeler qu'ici au bout du monde, il y a des gens qui pensent à toi ! Nos oiseaux à nous ce sont les goélands... et ce ne sont pas des œufs qu'ils déposent gentiment sur le bord de nos fenêtres...
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